Xavier Haegy, Elsaesser und Katholik vor allem ! |
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Sa jeunesse Haegy est né à Hirsingue/Hirsingen le 2
décembre 1870. dans une famille paysanne du Sundgau. A l’âge
de 14 ans, il entra au collège épiscopal de Zillisheim.
Sa vocation pour le sacerdoce le poussa dès 1887 (à l’âge
de 17 ans), à entrer au grand séminaire de Strasbourg/Strassburg. Haegy, homme de presse Dés son retour d’Allemagne, il fut sollicité
par l’abbé Winterer, le chanoine Cetty et son ami l’abbé
Sipp, initiateurs d’une presse catholique alsacienne indépendante
tant par rapport à la presse d’Outre-Vosges que à
celle d’Outre-Rhin, à se joindre à eux pour continuer
l’oeuvre qu’ils avaient entreprise. Son combat politique pour l’Alsace « Es war die Seel des Widerstandes. In ihm lebte das Ideegut der Heimatbewegung von 1911-1914 fort, dass Elsass aufgrund seiner geschichtlich bedingten kulturellen Sonderheit berufen sei, zwischen Deutschland und Frankreich zu vermitteln und auszusöhnen », écrit Karl-Heinz Rothenberger. Depuis 1918, l’Alsace supportait de plus en plus mal les exactions
de l’Administration et de l’Etat français, avec ses
Commissions de triages. Sa politique d’assimilation linguistique
et de destruction systématique de tout ce qui pouvait s’opposer
à ses plans de nivellement. Mais c’est à partir de
1924, après la victoire des laïcistes, que Haegy s’engagea
pleinement dans la lutte politique, soutenant avec sa presse les signataires
du Heimatbund et les leaders autonomistes tels Ricklin ou Rossé,
chaque fois qu’ils étaient injustement attaqués ou
calomniés. Ceci lui vaudra de voir son bureau fouillé pendant
des heures lors des perquisitions policières de Noël 1927. Au sein de la Volkspartei il œuvra constamment, fort de sa presse, au rapprochement avec les autres Heimatrechtler des milieux libéraux, et même du camp communiste, pour favoriser l’émergence d’un front unique. Son procès contre Helsey (6 au 7 janvier 1927) lui donna la mesure de l’iniquité de la justice française, qui laissa le tribunal se transformer en salle de spectacle et couvrit la connivence flagrante entre l’accusateur public et les défenseurs du journaliste patriote (Ils étaient cinq dont un membre de l’Académie française et deux ministres en exercice). Vint le procès de Colmar. La police aurait vivement souhaité l’arrêter avec les autres leaders autonomistes, mais, devant l’absence de motif d’inculpation elle dut se résigner, la mort dans l’âme, à le laisser en liberté. Le juge d’instruction de Mulhouse/Mülhausen devait même déclarer que, s’il pouvait coincer Haegy, il laisserait volontiers courir tous les autres. Ainsi en liberté, il put témoigner au Komplottprozess en faveur de ses amis Ricklin, Fashauer et Rossé, accusés de complot et livrés aux mains d’une justice sans scrupules. Sa déclaration fit sensation et impressionna fortement tous ceux qui étaient présents dans la salle du tribunal. Pendant quatre ans encore, il continua sa lutte politique en se rapprochant
de plus en plus de ceux qui réclamaient la constitution d’un
Etat fédéré alsacien. En homme intelligent et averti,
il s’était rendu compte que l’autonomie administrative,
à laquelle s’accrochaient certains membres de l‘UPR.,
ne pourrait garantir efficacement les libertés alsaciennes, dont,
toute sa vie durant, il fut un fervent défenseur, témoignant
un attachement sans faille au peuple alsacien. La fin Le député Rossé vint le voir juste
avant qu’il ne rende l’âme. vers cinq heures du soir,
pour s’entretenir encore avec lui quelques minutes. Vers la fin
de l’entretien. Haegy lui prit la main, la serra et lui dit gravement
« Wir müssen weiter kämpfen, Gott befohlen. »
Ce fut son testament politique. A peine Rossé avait-il quitté
sa chambre que Haegy appela la soeur-infirmière « Scbwester,
o welcher Schmerz ». Et il mourut d'une crise cardiaque, trois jours
après les élections législatives qui avaient vu le
triomphe des autonomistes en Alsace (11 députés sur 16),
C'était le 11 mai 1932, il avait 62 ans. L’abbé Haegy, doué de qualités intellectuelles exceptionnelles, fut un grand Alsacien, qui avait consacré toute sa vie et toute son énergie à la défense des droits des Alsaciens-Lorrains. Karl-Heinz Rothenberger, très élogieux à son égard, cite le journaliste René Johannet qui écrivit que, depuis 1793. un seul Français, l’abbé Xavier Haegy, avait réussi à mettre en échec le jacobinisme de la bureaucratie ministérielle. C’est à l’évidence le plus bel éloge qu’on pût lui faire. |