Xavier Haegy,

Elsaesser und Katholik vor allem !

 
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Sa jeunesse

Haegy est né à Hirsingue/Hirsingen le 2 décembre 1870. dans une famille paysanne du Sundgau. A l’âge de 14 ans, il entra au collège épiscopal de Zillisheim. Sa vocation pour le sacerdoce le poussa dès 1887 (à l’âge de 17 ans), à entrer au grand séminaire de Strasbourg/Strassburg.
Après de très brillantes études à Strasbourg/Strassburg et à l’université de Würzburg (en l’absence d’une faculté de théologie catholique à Strassburg), il fut ordonné prêtre, le I0 août 1895, à Strassburg par Mgr Fritzen.

Haegy, homme de presse

Dés son retour d’Allemagne, il fut sollicité par l’abbé Winterer, le chanoine Cetty et son ami l’abbé Sipp, initiateurs d’une presse catholique alsacienne indépendante tant par rapport à la presse d’Outre-Vosges que à celle d’Outre-Rhin, à se joindre à eux pour continuer l’oeuvre qu’ils avaient entreprise.
A 26 ans il prit en main, avec l’accord de Mgr Fritzen, la rédaction de l’Oberelsässische Landeszeitung, dont le nombre d’abonnés passa rapidement à 18000. En 1899, il dirigea l’Elsässer Kurier, qu’il servit pendant plus de 30 ans.
A cause de son engagement autonomiste avant la guerre, les militaires allemands le classèrent comme anti-allemand, ce qui lui valut d’être interdit de séjour en Alsace et astreint à résidence dans un hôpital de Pologne (Pleschen), avec la fonction de garde-malade.
C’est Haegy. député alsacien au Reichstag qui, le 25 octobre 1918, tint le discours d’adieu au Reichstag des parlementaires alsaciens-lorrains. Pour lui, les excès de la dictature militaire des années de guerre, qu’il ne cessa de dénoncer, avaient fini par détourner l’Alsace de l’Allemagne.

Son combat politique pour l’Alsace

« Es war die Seel des Widerstandes. In ihm lebte das Ideegut der Heimatbewegung von 1911-1914 fort, dass Elsass aufgrund seiner geschichtlich bedingten kulturellen Sonderheit berufen sei, zwischen Deutschland und Frankreich zu vermitteln und auszusöhnen », écrit Karl-Heinz Rothenberger.

Depuis 1918, l’Alsace supportait de plus en plus mal les exactions de l’Administration et de l’Etat français, avec ses Commissions de triages. Sa politique d’assimilation linguistique et de destruction systématique de tout ce qui pouvait s’opposer à ses plans de nivellement. Mais c’est à partir de 1924, après la victoire des laïcistes, que Haegy s’engagea pleinement dans la lutte politique, soutenant avec sa presse les signataires du Heimatbund et les leaders autonomistes tels Ricklin ou Rossé, chaque fois qu’ils étaient injustement attaqués ou calomniés. Ceci lui vaudra de voir son bureau fouillé pendant des heures lors des perquisitions policières de Noël 1927.
« Vor allem Elsàsser » à partir de 1918, il concentra toute son activité et le poids de sa presse sur la défense du particularisme alsacien et du catholicisme. Il ne franchit plus jamais le Rhin et ne se rendit en France que deux fois durant tout le reste de sa vie.

Au sein de la Volkspartei il œuvra constamment, fort de sa presse, au rapprochement avec les autres Heimatrechtler des milieux libéraux, et même du camp communiste, pour favoriser l’émergence d’un front unique. Son procès contre Helsey (6 au 7 janvier 1927) lui donna la mesure de l’iniquité de la justice française, qui laissa le tribunal se transformer en salle de spectacle et couvrit la connivence flagrante entre l’accusateur public et les défenseurs du journaliste patriote (Ils étaient cinq dont un membre de l’Académie française et deux ministres en exercice).

Vint le procès de Colmar. La police aurait vivement souhaité l’arrêter avec les autres leaders autonomistes, mais, devant l’absence de motif d’inculpation elle dut se résigner, la mort dans l’âme, à le laisser en liberté. Le juge d’instruction de Mulhouse/Mülhausen devait même déclarer que, s’il pouvait coincer Haegy, il laisserait volontiers courir tous les autres. Ainsi en liberté, il put témoigner au Komplottprozess en faveur de ses amis Ricklin, Fashauer et Rossé, accusés de complot et livrés aux mains d’une justice sans scrupules. Sa déclaration fit sensation et impressionna fortement tous ceux qui étaient présents dans la salle du tribunal.

Pendant quatre ans encore, il continua sa lutte politique en se rapprochant de plus en plus de ceux qui réclamaient la constitution d’un Etat fédéré alsacien. En homme intelligent et averti, il s’était rendu compte que l’autonomie administrative, à laquelle s’accrochaient certains membres de l‘UPR., ne pourrait garantir efficacement les libertés alsaciennes, dont, toute sa vie durant, il fut un fervent défenseur, témoignant un attachement sans faille au peuple alsacien.

La fin

Le député Rossé vint le voir juste avant qu’il ne rende l’âme. vers cinq heures du soir, pour s’entretenir encore avec lui quelques minutes. Vers la fin de l’entretien. Haegy lui prit la main, la serra et lui dit gravement « Wir müssen weiter kämpfen, Gott befohlen. » Ce fut son testament politique. A peine Rossé avait-il quitté sa chambre que Haegy appela la soeur-infirmière « Scbwester, o welcher Schmerz ». Et il mourut d'une crise cardiaque, trois jours après les élections législatives qui avaient vu le triomphe des autonomistes en Alsace (11 députés sur 16), C'était le 11 mai 1932, il avait 62 ans.
Plus de 500 prêtres des diocèses de Strasbourg/Strassburg et de Metz vinrent à la cathédrale Saint-Martin de Colmar pour son enterrement. Signe de la profonde césure entre l’autonomiste Haegy et le francophile Mgr Ruch : l’évêque ne prit point part aux cérémonies et défendit même à ses séminaristes d’y assister.

L’abbé Haegy, doué de qualités intellectuelles exceptionnelles, fut un grand Alsacien, qui avait consacré toute sa vie et toute son énergie à la défense des droits des Alsaciens-Lorrains. Karl-Heinz Rothenberger, très élogieux à son égard, cite le journaliste René Johannet qui écrivit que, depuis 1793. un seul Français, l’abbé Xavier Haegy, avait réussi à mettre en échec le jacobinisme de la bureaucratie ministérielle. C’est à l’évidence le plus bel éloge qu’on pût lui faire.